Ambiance de fin du monde aujourd'hui. Un halo de lumière apparaît autour du soleil en plein milieu d'après-midi et une étoile filante anormalement lente parcourt le ciel étoilé au-dessus de nos têtes un peu plus tard dans la journée.
xOhNo & Lil Blazey + Hot Fruit @ the Carlton House (Olympia, WA). • Ok. Alors il s'agit d'une soirée bien particulière. Une soirée "pop" (oh le vilain mot!). Le terme "pop" est ici employé dans sa définition la plus vulgaire et contemporaine: un boom-boom aguicheur, des paroles mièvres et/ou vulgaires, mais relativement inoffensives, et des mélodies faciles pour consommation rapide, aussi accrocheuses que jetables. Il y a peu de concerts comme ceux-ci à Olympia. Mais il ne faut pas se méprendre. Nous restons ici dans un cadre strictement DIY et ce type de musique y prend une ampleur toute différente. La réappropriation d'une musique habituellement essentiellement commerciale (quelles que soient ces qualités sonores) et destinée à brasser du fric sur le dos de nos petits cœurs maintenus en état de détresse permanente est ici hyper intéressante et, il faut l'avouer, assez jouissive. Les paroles y retrouvent l'humanité touchante et dérangeante que la commercialisation mainstream rend la plupart du temps accessoire et sans véritable intérêt. • Un concert de xOhNo, c'est un peu comme ce qu'on imagine être un concert de Madonna en 1982 |LIEN|. Il y a une chanteuse en avant, ultra-féminine, et dont le charme est aussi artificiel qu'envoûtant, deux danseuses, dont une rappeuse, et une sorte de dj ringard au millième degré, avec un casque même pas branché et qui fait semblant de jouer des trucs sur un laptop. Les morceaux sont très catchy et ça marche tout de suite. Il faut absolument écouter les morceaux sur leur Bandcamp |LIEN| en imagineant le groupe chantant et dansant dans l'espace sombre et confiné de votre garage. • Hot Fruit propose quelque chose de sensiblement différent. Plus dérangeant. En raison de son côté "mal exécuté": les beats sont souvent étrangement à côté de la plaque, les mimiques sont empruntées et ratées et les lignes de chants bizarrement posées. Le contenu est lui aussi plus ouvertement provoquant. Il y est question du corps féminin, de sa représentation/commercialisation, de crise identitaire, de stéréotypes et de problèmes de genre (thème cher aux punks d'Olympia). Ouvertement amateur et aussi ringard qu'une mauvaise performance d'étudiant en beaux-arts. Il est impossible de déterminer ce qui est volontaire de ce qui ne l'est pas et c'est précisément cette ambiguité qui fait tout l'intérêt du groupe. Très intéressant à voir live. Pas nécessairement à écouter chez soi. Des vidéos pour se faire une idée (ou pas): |LIEN| et |LIEN|.
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| xOhNo |
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| Hot Fruit |
